Qu'est-ce que l'hypothyroïdie et comment affecte-t-elle la fertilité ?
Les bases de l'hypothyroïdie
L’hypothyroïdie est une affection où la glande thyroïde, située à la base du cou, ne produit pas suffisamment d’hormones thyroïdiennes. Ces hormones, principalement la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4), sont essentielles au métabolisme, régulant de nombreuses fonctions comme la chaleur corporelle et la vitesse des battements cardiaques. En l’absence de taux adéquats de ces hormones, les différentes fonctions du corps peuvent ralentir.
La thyroïde est contrôlée par une autre hormone appelée Thyroid Stimulating Hormone (TSH), produite par l’hypophyse. Quand les niveaux de T3 et T4 sont bas, la TSH augmente pour stimuler la glande thyroïde à produire plus d’hormones. Cependant, chez les personnes atteintes d’hypothyroïdie, cette réponse n’est pas suffisante, et malgré l’augmentation de la TSH, les taux de T3 et T4 restent bas.
Symptômes et diagnostic de l'hypothyroïdie
Les symptômes de l’hypothyroïdie peuvent varier d’une personne à l’autre, mais les symptômes les plus courants sont la fatigue chronique, la prise de poids inexplicable, la peau sèche, la perte de cheveux, la chute de moral et les irrégularités menstruelles. Ces symptômes peuvent évoluer lentement, rendant parfois difficile l’identification de la pathologie.
Pour établir un diagnostic d’hypothyroïdie, les médecins effectuent généralement un test sanguin qui mesure les niveaux de TSH et de T4 libre. Un niveau élevé de TSH combiné à un faible niveau de T4 libre est un indicateur clair d’hypothyroïdie. Des tests supplémentaires sont pourtant nécessaires pour ne pas passer à côté d’une hypothyroïdie (il est possible d’être en hypothyroïdie malgré une TSH « normale ») et identifier la cause sous-jacente, comme la thyroïdite de Hashimoto, une maladie auto-immune qui attaque la glande thyroïde.
Impact sur la fertilité et le cycle menstruel
L’hypothyroïdie peut avoir des effets sérieux sur la fertilité féminine. Des niveaux insuffisants d’hormones thyroïdiennes peuvent perturber le cycle menstruel, entraînant des cycles irréguliers voire même une absence totale de menstruations (aménorrhée). Les ovulations peuvent être sporadiques, rendant difficile la conception.
De plus, l’hypothyroïdie non traitée peut augmenter le risque d’arrêt de grossesse. Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle important dans le maintien d’un environnement utérin sain pour l’implantation et le développement de l’embryon. Les femmes hypothyroïdiennes peuvent également avoir une phase lutéale plus courte, réduisant ainsi les chances d’une implantation réussie de l’embryon.
Importance de la préparation avant une FIV pour les femmes hypothyroïdiennes
Stabiliser les niveaux hormonaux avant la FIV
Avant d’envisager une Fécondation In Vitro (FIV), il est crucial de stabiliser les niveaux d’hormones thyroïdiennes. L’objectif est d’atteindre et de maintenir un taux de TSH dans la plage normale (généralement entre 1 et 2,5 mIU/L) pour créer un environnement hormonal optimal.
Des études montrent que des taux de TSH élevés, même dans la limite supérieure de la normale, peuvent réduire les chances de succès de la FIV. Donc, une surveillance régulière et des ajustements rapides du traitement sont essentiels pour maximiser les chances de conception.
Alimentation et suppléments pour soutenir la fonction thyroïdienne
Une alimentation équilibrée joue bien entendu un rôle important dans la gestion de l’hypothyroïdie et la promotion de la fertilité. Les nutriments essentiels à la santé de la thyroïde incluent l’iode, le sélénium et le zinc. La consommation d’iode est cruciale pour la production des hormones thyroïdiennes, tandis que le sélénium aide à convertir la T4 inactive en T3 active. Le zinc, quant à lui, est important pour le métabolisme des hormones thyroïdiennes.
Les aliments riches en iode incluent les algues, les œufs et les poissons. Le sélénium peut être trouvé dans les noix du Brésil, les graines de tournesol et les fruits de mer. Les aliments riches en zinc sont les huîtres, les noix et les graines.
Attention : on ne joue pas aux apprentis sorciers en prenant des compléments au hasard (sans analyse préalable).
Gestion du stress et de l'émotionnel
Le stress chronique peut aggraver les symptômes de l’hypothyroïdie et nuire à la fertilité. Les hormones de stress comme le cortisol peuvent interférer avec la fonction de la thyroïde et le cycle menstruel. Par conséquent, des techniques efficaces de gestion du stress sont essentielles pour les femmes hypothyroïdiennes qui souhaitent concevoir.
Des pratiques comme la méditation, le yoga, la respiration consciente et même des activités de loisirs relaxantes peuvent significativement réduire les niveaux de stress et améliorer la santé globale.
Optimiser les chances de réussite de la FIV malgré l'hypothyroïdie
Suivi médical rapproché pendant le traitement de FIV
Un suivi médical rigoureux est impératif pendant le traitement de FIV pour les femmes ayant une hypothyroïdie. Les niveaux d’hormones thyroïdiennes doivent être régulièrement surveillés. Cela assure que les niveaux hormonaux restent stables tout au long du processus de stimulation ovarienne et d’implantation embryonnaire.
Adapter le protocole de FIV pour les patientes hypothyroïdiennes
Les protocoles de FIV peuvent et doivent être adaptés spécifiquement pour les femmes souffrant d’hypothyroïdie. Par exemple, les doses de médicaments de stimulation ovarienne peuvent nécessiter des ajustements pour éviter l’hyperstimulation et garantir une maturation folliculaire optimale.
De plus, un contrôle hormonal plus fréquent peut éventuellement être mis en place pour surveiller de près et ajuster la réponse du corps aux traitements hormonaux.
Témoignages et études de cas
Il existe de nombreux témoignages et études de cas montrant que les femmes souffrant d’hypothyroïdie peuvent réussir à concevoir par FIV après avoir stabilisé leurs niveaux hormonaux et préparé adéquatement leur corps. Ces histoires peuvent offrir de l’espoir et des stratégies concrètes pour d’autres femmes dans des situations similaires.
Par exemple, une étude publiée dans le “Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism” a démontré que les femmes ayant des niveaux de TSH contrôlés entre 1 et 2,5 mIU/L avaient des taux de réussite de FIV similaires à ceux des femmes n’ayant pas de problèmes thyroïdiens. Parmi les femmes que j’accompagne, beaucoup d’entre elles peuvent également témoigner de l’importance d’une approche intégrée, basée sur les 4 piliers.
Conclusion
Pour surmonter l’infertilité liée à l’hypothyroïdie, il est crucial de suivre un plan bien structuré qui englobe la stabilisation des niveaux hormonaux, une alimentation équilibrée et la gestion du stress. Une préparation adéquate avant de recourir à la FIV, ainsi qu’une adaptation précise des protocoles médicaux, peuvent fortement améliorer les chances de réussite.
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