Skip to content

Effets secondaires de la PMA : 4 faits sous-estimés

En commençant à prendre des médicaments pour booster mes hormones, je me doutais bien qu’il y aurait quelques effets secondaires. Mais je ne me suis pas interrogée plus que ça. Après tout, c’était comme la pilule (dans le sens inverse !). Il fut un temps où je trouvais normal de prendre cette contraception depuis tant d’années, sans me poser de questions…

 

J’ai commencé à prendre des traitements hormonaux sur les conseils de mon gynécologue, bien avant de commencer la procréation médicalement assistée.

Progressivement, plusieurs effets indésirables physiques et émotionnels se sont fait sentir de façon presque sournoise. Je n’ai pas fait immédiatement le lien entre mes ressentis et la stimulation hormonale.

J’étais tellement pressée et obnubilée par le résultat de la ponction ovarienne, que j’ai oublié de questionner sur le côté obscur… Après coup les médecins m’ont dit : « On n’en parle pas systématiquement parce que le risque d’hyperstimulation est faible et que cela pourrait faire peur… ». Le risque est peut-être faible, mais il existe !

À travers mon expérience, je te partage les effets secondaires de la PMA qui sont à mon sens souvent sous-estimés. 

Les sautes d’humeur

Parmi les effets indésirables de la PMA, le premier est souvent les sautes d’humeur ! Ces réactions émotionnelles exacerbées sont liées au parcours bien sûr (être infertile n’amuse personne), mais passer à ce point du rire aux larmes est lié à des hormones hyper stimulées. C’est comme vivre un syndrome prémenstruel exacerbé tout au long du cycle.

Au quotidien, l’hypersensibilité peut être vécue comme dérangeante. 

La sensation de grande fatigue, les maux de tête, la fluctuation de la libido font également partie des changements observés pendant le parcours PMA. Ton corps a besoin de repos physique et émotionnel. 

 

 La prise de poids

Même pour une femme qui a toujours été très mince jusqu’à la PMA, il est fréquent que des hormones sur-stimulées donnent lieu à des kilos stockés.

Bien sûr, chaque femme est différente et ce n’est absolument pas une généralité.

Mais avec cette prise de poids, là encore, je ne me suis posé aucune question. Je suivais aveuglément les recommandations des médecins.

L’augmentation de la circonférence abdominale est courante lors d’un parcours en procréation médicalement assistée. Le ventre apparaît gonflé suite à l’injection, car l’utérus se tend sous l’effet des hormones.

Outre les gonflements et la prise de poids, il est également possible de ressentir des troubles digestifs, dont la constipation. 

Le dérèglement du cycle menstruel, un des effets secondaires de la PMA les plus répandus

La PMA influence le cycle menstruel. Les traitements tels que la stimulation hormonale, les inséminations ou fécondations in vitro (FIV) engendrent souvent des conséquences physiques : 

  • des crampes ; 
  • des douleurs menstruelles ;
  • des règles irrégulières ;
  • des saignements inhabituels (spotting).

L’hyperstimulation ovarienne, un risque à anticiper

Lorsque les hormones sont trop stimulées, on parle d’hyperstimulation ovarienne (HSO). Les symptômes peuvent être légers, ou bien plus graves. 

Comment fonctionne la stimulation ovarienne ?

La stimulation hormonale soutient le travail des ovaires. Elle facilite la production et augmente le nombre de follicules, avant le prélèvement.

L’objectif est d’obtenir plusieurs follicules viables. Les ovocytes pourront alors être fécondés à l’aide d’une FIV.

La stimulation ovarienne par hormones est activée de différentes manières, selon un protocole adapté à chaque patiente : 

  • l’injection d’hormones quotidienne ; 
  • la prise de médicaments.

 

La stimulation intervient en 3 phases : 

  • le blocage de l’ovulation naturelle (l’hypophyse est mise au repos) ;
  • l’action d’hormones FSH, qui stimulent les follicules ;
  • le déclenchement de l’ovulation.

Même s’il n’y a pas de norme au sens propre car chaque parcours est unique, la moyenne pour une récolte d’ovocytes est de 6 à 12 ovocytes par ponction. Ma récolte à moi était de 39 ovocytes !

Étant atteinte du SOPK (Syndrome des Ovaires Polykystiques), on aurait dû anticiper ce risque, grâce à l’analyse du taux d’œstradiol !

Résultat, moi qui avais prévu trois jours d’arrêt après la ponction ovarienne (j’étais déjà travailleuse indépendante), je me suis retrouvée alitée pendant plus de 3 semaines en raison d’une hyperstimulation, sans pouvoir bouger, porter quoi que ce soit et en buvant le moins possible (mais en gérant les insatisfactions des clients, un stress dont je me serais bien passée au vu des circonstances) !  

 

Qu’est-ce que le syndrome d’hyperstimulation ovarienne ?

Lorsque les ovaires sont trop stimulées, le corps subit les effets d’une présence trop importante d’hormones. Les premiers symptômes perçus sont de l’ordre du désagrément : 

  • inconfort abdominal ;
  • nausées ;
  • vomissements ;
  • diarrhée ; 
  • prise de poids.

Des risques plus importants peuvent apparaître :

  • augmentation significative de la taille des ovaires pouvant aller jusqu’à une torsion de l’ovaire ;
  • rétention d’eau pouvant mener à un épanchement dans l’abdomen ou un épanchement pulmonaire ;
  • risques veineux : phlébites ou embolies pulmonaires, par exemple ;
  • insuffisance rénale ;
  • détresse respiratoire.

 

Ces manifestations disparaissent spontanément dans la majorité des cas, mais nécessitent parfois une hospitalisation et une prise en charge intensive.

Si tu as un doute, mieux vaut consulter ton médecin.

Je t’explique tout ce que tu dois savoir à propos de l’hyperstimulation dans l’épisode de podcast dédié.

 

Si les traitements hormonaux font partie intégrante du parcours de la procréation médicalement assistée (et plus largement des essais bébé), il est nécessaire de poser les bonnes questions. Pour éviter d’être surprise par les effets secondaires de la PMA, il faut parfois oser remettre certaines informations en question. S’adresser à un médecin honnête à propos des risques de la PMA, c’est se sentir plus en sécurité si un problème advenait.

Avec le recul, j’agirais différemment. Je ne dis pas que je ne prendrais plus les médicaments, mais j’en discuterais davantage avec les médecins.

Je m’informerais mieux sur les effets secondaires de la PMA et sur la façon de soutenir et accompagner mon corps.

Il existe de nombreuses pistes pour le faire : alimentation, compléments alimentaires, médecine douce, etc.

 

J’en profite aussi pour rappeler de ne JAMAIS faire d’auto-prescription. Cela pourrait s’avérer contre-productif, et même interagir avec les traitements hormonaux.

Mieux vaut se faire accompagner par des professionnels du milieu médical, que jouer aux apprentis chimistes.