Tu rencontres des difficultés à concevoir un bébé ? Tu as certainement essayé de nombreuses méthodes naturelles pour favoriser ton ovulation. Tu as conscience du fonctionnement de ton cycle menstruel. Tu te demandes ce que tu pourrais faire de plus.
Et si tu vérifiais que tes habitudes de vie ne nuisent pas à ta fertilité ? Par habitudes de vie, j’entends : l’utilisation de différents produits du quotidien, les habitudes alimentaires et d’hygiène de vie, l’activité physique…
Dans cet article, tu vas découvrir à quel point ton environnement modifie ta fertilité de manière inconsciente. T’embarquer dans un traitement pour une Procréation Médicalement Assistée sans changer ces habitudes contribue à réduire tes chances de réussir à avoir un bébé.
Tu veux savoir quel est l’impact du mode de vie sur la fertilité ? C’est parti pour un tour d’horizon de ce qui peut nuire à ton projet bébé au quotidien.
Le manque de sommeil : un impact majeur sur la fertilité
Ta bonne résolution d’aller te coucher plus tôt, tu l’as depuis bien longtemps. Et pourtant tous les soirs, tu t’endors très tard.
Ce comportement pourtant si répandu induit un risque pour ta fertilité : le corps humain a besoin d’au moins 8 heures de sommeil. Bien dormir permet de stimuler la sécrétion des hormones nécessaires à la reproduction (1). La mélatonine, notamment, est une hormone importante qui protège les ovocytes (entre autres).
Sois vigilante sur le nombre d’heures de sommeil dont tu profites, mais aussi sur le rythme de sommeil. Il doit être régulier. Les perturbations du rythme circadien (= notre horloge interne) affectent la fertilité.
Pour conduire une grossesse à terme, le corps a besoin d’une énergie considérable, et cela commence dès la période de procréation !
Les produits utilisés au quotidien : attention à leur composition
Certains produits du quotidien contiennent des composants qui impactent directement la fertilité ! De récentes recherches (2), effectuées en Afrique du Sud, ont révélé que de nombreux lubrifiants peuvent atténuer la mobilité des spermatozoïdes. Ces difficultés de déplacement perturbent la fertilité, empêchant la fécondation de l’ovule.
Pour favoriser la survie et la mobilité des spermatozoïdes, tu peux tester le gel lubrifiant Ferti-Lily.
Veille à utiliser des produits contenant le plus d’ingrédients naturels possible pour éviter les perturbateurs endocriniens. Intéresse-toi à la composition des produits que tu utilises souvent, qu’il s’agisse :
- de produits d’entretien ;
- de conservation d’aliments ;
- de bougies ;
- ou bien sûr de cosmétiques tels que produits capillaires, soin corporels, maquillage, vernis, etc.
La liste est longue.
L’alimentation déséquilibrée : elle nuit à la fertilité
La caféine
La caféine, présente dans le café, mais aussi le thé, le chocolat et certaines boissons gazeuses, est susceptible d’avoir un impact sur la fertilité. Elle réduit l’efficacité de la fonction ovarienne. Sa présence diminue la production d’ovocytes.
Les hommes sont concernés aussi ! En ingérant de grandes quantités de caféine, la molécule est transmise lors de la fécondation.
La consommation de caféine augmente également le risque d’arrêt de grossesse . En modifiant l’afflux sanguin nécessaire au développement de l’utérus en début de grossesse, elle représente un risque accru d’arrêt prématuré de la grossesse.
Consommer de la caféine de manière maîtrisée et raisonnable est donc indispensable. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande actuellement de se limiter à maximum 300 mg/jour. Cela correspond à 2 voire 3 tasses de café ou de thé par jour.
L’alcool
La consommation régulière et excessive d’alcool comporterait plusieurs conséquences, parmi lesquelles :
- la réduction de la libido des hommes et des femmes ;
- l’augmentation de l’impuissance masculine ;
- la détérioration de la qualité du sperme (réduction du nombre de spermatozoïdes, impact sur la morphologie et la mobilité) ;
- le dérèglement hormonal du cycle menstruel féminin ;
- l’augmentation du risque de dysfonction ovarienne (= trouble de l’ovulation)
- l’accroissement du risque d’arrêt de grossesse .
Actuellement, la recommandation officielle concernant la limitation de la quantité d’alcool au regard de la fertilité est de 5 verres maximum par semaine (3), ce qui me semble encore bien trop élevé au regard des dégâts occasionnés.
Les boissons sucrées et froides
Comme l’ensemble des sucres rapides, les sodas sont néfastes pour la fertilité. L’ingestion de sucre augmente l’insuline, qui influence la production de la FSH (hormone folliculostimulante) et de la LH (hormone lutéinisante) dans le cerveau. Ces deux hormones contribuent au bon fonctionnement du cycle ovarien.
Une étude (4) de 2017 a mis en relation le type de boisson consommée et les résultats de FIV. Il a été démontré que les femmes buvant des boissons sucrées avaient une quantité plus restreinte d’ovocytes disponibles pour le prélèvement.
Parmi ces ovocytes disponibles, le taux de maturité était inférieur.
Enfin, il y a eu moins d’ovocytes fécondés à la fin du protocole.
Les boissons sucrées ont donc une influence sur le taux de réussite d’une FIV, selon cette étude.
La consommation de boissons sucrées est particulièrement difficile à réduire, le sucre agissant comme une drogue.
Pour les boissons comme pour les aliments sucrés, le sevrage peut prendre du temps. Garde en tête qu’une fois que tu auras réduit ta consommation de sucre, tu sortiras du cercle vicieux. Ton besoin de sucre va diminuer progressivement et le fonctionnement de ton corps sera régulé, surtout au niveau des ovaires.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le froid joue un rôle majeur sur la fertilité ! Les boissons provenant du frigo refroidissent la température du corps, ce qui peut favoriser l’apparition de kystes ovariens.
En période d’essai bébé, privilégie un mode de vie qui favorise la circulation sanguine dans l’utérus, afin de faciliter l’apport en oxygène et en minéraux nécessaires à la nidation.
Il est donc important de maintenir la température du corps à un niveau moyen, en évitant les boissons trop froides.
Le poids : un facteur souvent négligé dans la fertilité
L’IMC (indice de masse corporelle) est le ratio entre le poids et la taille :
- Il est considéré comme normal entre 18,5 et 25.
- Il est insuffisant sous 18,5.
- Entre 25 et 30, la personne est considérée en surpoids.
- Un IMC au-delà de 30 révèle l’obésité.
Un IMC insuffisant ou trop élevé entraîne un dérèglement ovulatoire, qui peut conduire à l’infertilité.
Le surpoids et l’obésité augmentent le risque d’arrêt de grossesse, selon une étude sur la reproduction humaine de 2004 (5). Une perte de poids peut être préconisée par les médecins et gynécologues, afin d’améliorer la qualité des ovocytes et de réguler l’ovulation.
Note : côté masculin, il a été démontré dans une étude menée en 2012 (6) que l’obésité affecte également la qualité des spermatozoïdes.
L’objectif ici n’est pas de te faire culpabiliser si ton IMC n’est pas dans la moyenne (au-dessus ou en dessous), mais bien de te faire comprendre comment il peut impacter ta fertilité. Tu peux y remédier en te faisant accompagner, pour un retour à l’équilibre qui se fera ressentir sur ton cycle menstruel.
Le niveau de sédentarité démontre l’impact du mode de vie sur la fertilité
Le manque d’exercice
Je te vois venir : une bonne raison de rester au chaud, bien confortablement installée dans ton canapé ! Je ne dis pas que faire de l’exercice affecte la fertilité. C’est bien l’excès d’exercice qui réduit les chances de procréer.
Une activité modérée (= 3 séances d’une heure par semaine) contribue à :
- réguler le cycle menstruel ;
- éliminer le stress ;
- équilibrer le système nerveux ;
- maintenir un IMC normal ;
- réduire les dérèglements hormonaux.
Pour les hommes, réduire la sédentarité en pratiquant une activité physique régulière permet d’améliorer la qualité du sperme.
L’excès d’exercice
Une étude sur plus de 3 800 femmes a eu lieu en 2010 (7). Elle a révélé les effets de la pratique intensive du sport sur la fertilité.
Les femmes qui ont fait de l’exercice jusqu’à l’épuisement plusieurs fois dans la semaine étaient plus susceptibles de rencontrer des difficultés à avoir un enfant.
L’excès d’exercice, en particulier lorsque combiné à une restriction calorique importante, peut perturber le cycle menstruel. Cela peut entraîner des cycles irréguliers, des aménorrhées (absence de menstruations) ou des oligoménorrhées (cycles menstruels rares). L’augmentation du stress oxydatif lié à l’excès d’exercices physiques peut aussi endommager les cellules reproductrices.
Au contraire, les femmes dont l’entraînement était moins intensif et qui ne faisaient du sport que deux ou trois fois par semaine présentaient moins de risque de diminuer leur fertilité.
Donc comme pour tout : fais du sport avec modération !
Le tabac
Le tabagisme affecte la fertilité féminine et masculine (8).
Du côté féminin, fumer entraîne :
- la perturbation du cycle menstruel qui conduit à des anomalies d’ovulation ;
- la diminution de la réserve ovarienne et donc un risque de ménopause précoce ;
- la réduction du taux d’implantation de l’embryon ;
- l’augmentation du risque d’arrêt de grossesse et de GEU (grossesse extra utérine) ;
- la réduction des chances de réussite d’une FIV.
Du côté masculin, la cigarette :
- réduit la concentration des spermatozoïdes dans le sperme ;
- altère leur mobilité ;
- modifie leur morphologie.
Le tabagisme passif a également des conséquences notables sur la fertilité des couples.
À travers ces exemples, j’espère t’avoir fait prendre conscience de certaines habitudes du quotidien qui peuvent nuire à tes chances de tomber enceinte.
L’impact du mode de vie sur la fertilité est pris au sérieux par le milieu médical et il devrait l’être également par tous les couples concernés par l’infertilité (je le rappelle, l’OMS définit l’infertilité comme l’incapacité à concevoir un enfant naturellement après 1 an d’essai).
SOURCES
(1) Lateef, O. M., & Akintubosun, M. O. (2020). Sleep and Reproductive Health. Journal of circadian rhythms, 18, 1.
(2) Markram, J., Griessel, L., Girdler-Brown, B., & Outhoff, K. (2022). Sperm-friendly lubricant: Fact or fiction. International journal of gynecology and obstetrics: the official organ of the International Federation of Gynaecology and Obstetrics, 159(1), 111–115.
(3) Van Heertum, K., & Rossi, B. (2017). Alcohol and fertility: how much is too much?. Fertility research and practice, 3, 10.
(4) Machtinger, R., Gaskins, A. J., Mansur, A., Adir, M., Racowsky, C., Baccarelli, A. A., Hauser, R., & Chavarro, J. E. (2017). Association between preconception maternal beverage intake and in vitro fertilization outcomes. Fertility and sterility, 108(6), 1026–1033.
(5) Lashen, H., Fear, K., & Sturdee, D. W. (2004). Obesity is associated with increased risk of first trimester and recurrent miscarriage: matched case-control study. Human reproduction (Oxford, England), 19(7), 1644–1646.
(6) Palmer, N. O., Bakos, H. W., Fullston, T., & Lane, M. (2012). Impact of obesity on male fertility, sperm function and molecular composition. Spermatogenesis, 2(4), 253–263.
(7) De Souza, M. J., Toombs, R. J., Scheid, J. L., O’Donnell, E., West, S. L., & Williams, N. I. (2010). High prevalence of subtle and severe menstrual disturbances in exercising women: confirmation using daily hormone measures. Human reproduction (Oxford, England), 25(2), 491–503.
(8) Augood C., Duckitt K., et al. 1998. Smoking and female infertility: a systematic review and meta-analysis. Human Reproduction 13, 1532-39.